Célibat

Célibat, séduction, fiançailles….

Milieu soninké 
Xidifeteye

“(…) ils existent des rapports liant filles et garçons. Ainsi ils se rendent visite. Chaque fille avait son “Xana” (amant) avec qui elle peut passer des heures ensemble parfois toute une nuit. Cette visite occasionnant des causeries s’appelle “Xidifeteye”. Mais jamais des rapports sexuels n’ont eu lieu. Chacun tient à préserver son “horaxu” (noblesse). c’est en quelque sorte une initiation au mariage.”(“L’image de la femme à travers les chants de mariage soninké”, CAMARA, Bambi, mém. de maitrise, FLSH-Université de Nouakchott, 1991-92, p.6).


“Etymologiquement (xiide=solitude, fate=coupure) c’est “rompre la solitude”. Il consiste pour un jeune célibataire à passer une grande partie de la nuit avec une jeune fille, une sorte de “flirt” somme toute assez chaste. La chose n’aurait que peu d’originalité si elle n’était institutionnalisée et régie par des règles précises. Remarquons tout de suite que cette relation entre une fille et un garçon ne peut en aucun cas déboucher sur un mariage. Les deux sont déjà fiancés chacun de son côté, en tout cas certainement la jeune fille. L’évitement obligatoire entre fiancés rendrait cette partique impensable entre futurs époux. De plus, en raison des differences d’âge, lel xiidifate ne peut qu’exceptionnellement se conclure avec une fille de l’âge de sa fiancée, il concerne une fille beaucoup plus âgée que celle-ci, elle-même fiancée avec un garçon d’une classe d’âge plus élevée que la sienne”.(“Parlons soninké”, GIRIER Christian, ed.L’harmattan, 1996, p.225)


Milieu wolof 
N’dokhane

“Ce terme wolof signifie “fréquentation amoureuse”. D’un point de vue diachronique, cette fréquentation n’avait d’autre but que le mariage (cela n’est pas toujours valable aujourd’hui). Il ne se réalisait pas dans la rue, ni dans un endroit autre que l’espace conjugal parental de la fille fréquentée. Là également, un lieu déterminé était utilisé pour l’accueil de l’amant.” (“Le langage de l’espace dans les realtions pré-conjugales et conjugales en milieux maure et wolof du Trarza”, HAIDARA, Mohamed, mém.de maitrise-FLSH-Université de Nouakchott, 1994-95, p.34)

Milieu maure 
Seri

“le “seri” ou visite nocturne et tardive de l’amant. (…) se présente partout où nous l’avons rencontré (…) comme une pratique largement connue des personnes. Il a ses règles qui, bien que non écrites, n’en sont pas mons appliquées rigoureusement, lorsque quelqu’un a recours à ses services. Le “seri” ne semble pas déranger les parents qui l’acceptent dans son fond et dans sa forme.(…) La pratique du “seri” crée une situation de rapprochement entre amoureux que l’on peut qualifier d’exceptionnelle, au regard du contexte géographique (espace conjugal parental, du point de vue de la fille), socioculturel (contrôle classique des attitudes de l’enfant à proximité de ses parents surtout lorsque celui-ci veut exprimer un sentiment d’amour), dans lequel il se réalise.(…)”.(“Le langage de l’espace dans les realtions pré-conjugales et conjugales en milieux maure et wolof du Trarza”, HAIDARA, Mohamed, mém.de maitrise-FLSH-Université de Nouakchott, 1994-95, p.34)

“La distance mise entre les corps, entre les sexes -pas question de tendre la main à une femme-, entre le désir et sa satisfaction, ménage également l’espace d’une inflation pétique dans la langue de l’amour courtois, au sens médieval du terme. Cette galanterie, véhiculée par le griot et le poète -mais, dans le coeur de tout Maure, il y a un poète qui sommeille!- , authentifie le soupirant aux yeux de sa belle”. (“Mauritaniennes”, BERTOIN, J. in GEO, n°211, sept.1996, p.55)

“L’aventure des femmes se déroule dans le non-dit. Dans ce pays ou tout le monde se connaît et où la rumeur accompagne le moindre geste, il s’agit de gérer au plus près la marge de liberté dont elles disposent, le plus infime faux pas risquant de couler à jamais leur réputation, qui vaut fonds de commerce conjugal.A cet effet, elles diposent d’une arme, la séduction, qu’elles exercent pleinement sur des hommes éduqués à la patience et au controle de leurs pulsions ; d’un bouclier, le mariage et d’une bannière, le voile”.(“Mauritaniennes”, BERTOIN, J. in GEO, n°211, sept.1996, p.55)

Milieu Pulaar

“Dans cette société pullophone à tous égards, le célibat on l’évite autant que possible. Ne voyons-nous pas quotidiennement de vieilles ayant tout alentour leurs arrières-petits enfants, s’ingénier “à accorcher un époux”? C’est peu rassurant, surtout pour une femme, de “passer dans l’autre monde sans époux”, sans un répondant. Car, précisent nos docteurs en dépit d’une vie de piété exempte de souillure, elle ne saurait se faire admettre dans les jardins de l’Eden. Dès à présent, signalons ces “inutilisables” s’offrant d’elles-memes, ces épouses légitimes vivant à l’exterieur, à qui l’on donne par dérision, l’appelation “bâr” (natte roulée cherchant appui). Chez elles, ells ne voient leur “monsieur” qu’à intervalles très fort espacés. En fait de profits tangibles, elles n’attendent rien de ces unions. Au contraire, pour éviter l’evasion définitive du monsieur, ce sont elles qui multiplient les prévenances”. (“Le Fouta Toro au carrefour des cultures”, Ba Oumar, ed. L’harmattan, 1990).


Les fiançailles (yâmal)
Elles ouvrent une longue phase des négocitions qui aboutissent au kumal (cérémonie de mariage légalisé par le rituel religieux). Eles apparaissent sous trois cas de figure : 

  • le choix imposé par la mère : en effet, dès la nissance d’une cousine , la plupart on dit au jeune qui est censé l’épouser “min kabbaniima tekkere” qui signifie littéralement (nous lui attachons le brassard), espèce d’insigne qui fonctionne comme témoins. Le jeune fiancé n’attend dès lors que sa promise atteigne l’âge nubile pour lui faire une demande en mariage. Le père aussi peut prendre les mêmes décisions à l’égard de son fils.
  • Le choix est imposé par la mère près demande du concerné. Après avoir interpellé ses parents de sa décision de rentrer en mariage, sa mère lui dit va épouser une telle.
  • Le choix laissé au concerné. Dans ce cas c’eest l’adulte lui même qui fait son choix qu’il prpose ensuite à ses parents. Quelques la nature des fiançailles, dès qu’elles sont décidées, on ouvre les négociations.

On envoie ainsi une personne de caste (Neeno) ou un parent pour transmettre la demande en mariage. On apporte à cette occasion de la cola, du beurre et du lait. Si la demande est admise, on demande au fiancé de consommer une veillée chez ses beaux-parents. On égorge en son honneur un mouton appelé (mbaraagu yamal). Désormis, le fiancé doit assister sa belle famille dans ses travaux champêtres  (doftal ou kaw)”. (Extrait de “Chants et signes sémiologiques dans le mariage tranditionnel en milieu Poular”, mémoire de maîtrise présenté par N’DIADE, Mohamed Moustapha, FLSH, Université de Nouakchott, p.9-1992-1993).