Violence

Violences faites aux femmes :

“(…) On est obligé de distinguer les différentes ethnies et les groupes sociaux. Le statut de la femme est en effet différent chez les Maures et chez les négro-africains. 
Dans la société maure traditionnelle, il y avait un statut de la femme différent pour chaque groupe social, Zwaya, guerriers et tributaires. Le phénomène de femmes battues était impossible chez les Zwayas. Au contraire, historiquement , on trouvait ce cas de figure chez les tributaires. Les femmes guerrières avaient un autre statut. Elles participaient aux convois politiques, donnaient leur avis en cas de conflit. 
Dans la société actuelle en mutation, en l’absence de statistiques et en l’absence même de recul qui permet à l’historien ou au sociologue d’étudier le phénomène, il est très difficile de tirer des conclusions mais différents indicateurs soulignent l’existence d’une violence contre les femmes. Cette violence est relative. Il faut en effet toujours comparer si l’on veut comprendre un phénomène, il ne faut pas l’isoler. On ne va pas non plus comparer la situation de la femme en Mauritanie et celle de la femme en Suède, mais on est obligé de la comparer avec la situation de la femme dans la sous-région, c’est-à-dire la sous-région africaine et la sous-région maghrébine car la Mauritanie appartient à ces deux mondes. 
Si l’on compare la situation de la femme en Mauritanie à celle de la sous-région on s’aperçoit qu’elle est relative et qu’uen étude approfondie passe par une sectorisation par ethnie”.traditionnelles”.
(Extrait du compte rendu de la table ronde “Violence contre les femmes”, 8 mars, 1993-S.E.C.F.p.-Intervention de Mme MINT EL HACEN, Khadijetou,p.14)


“(…) Ceci dit , je confirme les propos de mes prédécesseurs, à savoir que la violence contre les femmes n’est pas un drame en Mauritanie. S’il existe ailleurs des associations de femmes battues par exemple, ce n’est pas la règle en Mauritanie. Tout d’abord la femme a la Tradition de son côté, qui réprouve un homme battant sa femme. Elle a également la Chariaa islamique, référence au rite malékite qu fait qu’une certaine catégorie sociale ne supporte pas les coups du mari. Ce motif peut provoquer la rupture des liens conjugaux. Donc si la femme subit des agressions physiques, elle a recours. Par contre, là ou la souffrance des femmes mérite d’être soulignée, c’est en ce qui concerne la violence morale. Mr Camara a parlé tout à l’heure de la pénibilité des travaux. Effectivement, il y a les corvées domestiques, les travaux de production, agricoles notamment, l’entretien du ménage, qui font que la femme fournit au minimum 18h de travail et elle n’a pas la possibilité de se décharger. Ceci concerne la femme rurale et la femme citadine. 
La non maîtrise de la fécondité engendre aussi une atteinte à l’intégrité physique et morale des femmes. Le vieillissement précoce esst en partie dû à cette fréquence de grossesses. Il ne faut pas oublier non plus que le niveau économique très bas, la misère, la pauvreté du groupe féminin constituent aussi une forme de préjudice moral qui empêche l’épanouissement de la femme.(…) La femme mauritanienne souffre surtout d’une violence morale, non physique”.(Extrait du compte rendu de la table ronde “Violence contre les femmes”, 8 mars, 1993-S.E.C.F.p.-Intervention de Mme KANE, Aissata)


La violence morale commence “(…) dès la naissance, par le rejet de la naissance d’un enfant de sexe féminin, surtout quand c’est un phénomène qui se répète. Ceci est à mon avis une survivance de l’époque anté-islamique pendant laquelle es fillettes étaient enterrées vivantes. On a vu des hommes divorces car leur femme ne produisait que des filles. La femme la plus féconde ne peut donner que ce qu’elle a, c’est à dire deux chromosomes X, alors que ce sont en fait les hommes qui déterminent le sexe de l’enfant à naître. Quand il y a répétition de la naissance d’une fille dans un foyer, la femme fait l’objet d’un désintérêt total aussi bien que l’enfant, alors que lorsqu’un enfant mâle naît, il est acclamés par des youyous.
L’autre forme de violence, c’est la polygamie, que l’on retrouve surtout dans la société noire. Cette situation engendre des violencess verbales et physiques dans le couple entre homme et femme et même entre femmes. La répudiation arbitraire est aussi une violence. Une femme peut être simplement répudiée lorsque son enfant commet une erreur dans la famille.
(…)Si certaines formes de violence tendent à disparaitre, grâce à des campagnes d’information, d’autres se propagent au contraire, par exemple, le viol. Ceci est surtout lié à la dégradation des valeurs socio-culturelles traditionnelles”.(Extrait du compte rendu de la table ronde “Violence contre les femmes”, 8 mars, 1993-S.E.C.F.p.-Intervention de Mme TANDIA-DIAGANA, Manthita)


Ong oeuvrant contre les violences faites aux femmes :
AFCF :
http://www.afcf.rim-asso.org
AMSME :
http://www.amsme.rim-asso.org



Liens dans ce sens :

les documents virtuels suivants :
Sur le viol à Nouakchott, état des lieux (2002)
Genre et viol, synthèse (2002)
actions de prise en charge du viol à Nouakchtt
Enquête sur le viol à Nouakchott
Site sur la violence faite aux femmes
Sur le gavage des jeunes filles en Mauritanie
Genre et pratiques néfastes à la santé de la mère de la fille(source : centre d’information et de documentation du système des nations-unies en Mauritanie :www.um.mr)