Statut politique

 L’espace de pouvoir subtil, mais important qu’occupe la femme mauritanienne
dans la société mauritanienne et sa timide implication dans la politique


Statut politique :


Parcours historique

 

“Le 12/12/1961, un an après l’indépendance, un groupe de femmes mauritaniennes tient, pour la première fois, une réunion consultative pour créer l’Union des Femmes Mauritaniennes. Cette union présidée, au début par Marième Mint Hamdinou, fut dénommée « Union des Femmes de Nouakchott » et s’élargit par la suite pour devenir « Union des Femmes Mauritaniennes(1) ».
Le 5 mars 1962, une lettre parvient au Président Moktar Ould Daddah avec le premier règlement de cette union dont les objectifs sont les suivants :

  •  L’amélioration du niveau culturel des femmes mauritaniennes sans distinction de race ou de réligion,
  •  La soclarisation de toutes les filles,
  •  La protection de la femme par la lutte contre le divorce anarchique,
  •  La défense des droits de la femme mauritanienne dans tous les domaines socio-politiques jusqu’à ce que son niveau intellectuel et matériel lui permette d’être l’égale de la femme dans le monde,
  •  La lutte contre l’ignorance et les mauvaises habitudes,
  •  L’éducation des enfants selon la pédagogie moderne sans négliger l’éducation islamque(2),
  •  La contribution à la construction d’une société musulmane moderne et juste dans notre état indépendant,
  •  La promotion du niveau de la femme mauritanienne jusqu’à la naissance d’un mouvement ou d’un groupe de femmes capable de participer activement au service du pays.

Il est étonnant que ces objectifs ne contiennent pas la revendication de « l’égalité avec l’homme », demande qui se situe au centre des doléances avancées par toutes les organisations, unions ou associations féminines de par le monde en cette période spéciale (3). Cela s’explique par le fait que l’Union des Femmes Mauritaniennes n’a pas encore de contacts avec le féminisme tel qu’il est reventiqué partout à travers le monde (Occidental surtout).Ajoutons à cela que Madame Marième Mint Hamdinou qui présidait l’Union était une femme traditonnaliste à culture religieuse qui savait que les objectifs de l’Union doivent nécessairement partir des conditions de la société et tenir compte de ses spécificités marquées toujours par un solide conservatisme !

Ainsi, l’aspect sexiste du féminisme international ne revêtait pas d’importance pour les mauritaniennes et leurs revendications consistaient, essentiellement, à réclamer l’enseigment, le travail et la participation à la consitution du jeune Etat.

(…)Puis l’union des femmes mauritaniennes s’est élargie en regroupant les femmes des régions hors  Nouakchott. L’union créa également, un bureau des femmes mauritaniennes résidant à Dakar, en juillet 1962. Ce n’est que bien après que l’Union des femmes mauritaniennes commença à mener son action et à participer au nom des femmes mauritaniennes, aux séminaires et colloques sous-régionaux et internationaux.

Le premier congrès local auquel l’Union participa fut le Congrès de l’Unité le 25/12/1962 (4).Madame Marième Mint Hamdinou y prononça un discours en arabe qui fut apprécié par l’assistance et traduit en français par Marième Mint Elkory. En 1964, naquit une autre union féminine dénommée « Ligue Féminine » sous la présidence de Maimouna Mint Menneya(5).

Lors du 2ème congrès du Parti du Peuple Mauritanien en 1964, la Ligue féminine, Présidée par Mesdames :Marièm mint Hamdinou et Marièm Daddah, 
respectivement Présidente effective et Présidente d’honneur , ont disparu et furent remplacées par le « Conseil Supérieur des Femmes » présidé par  par Marième Daddah jusqu’en 1967 ou Mme Aissata Kane prend sa relève et reste à sa tête de  jusqu’au 10 juillet 1978 . Ce mouvement adhéra au PPM et pris le nom de « Femmes du Parti du Peuple », à l’instar de la « Jeunesse du Parti du Peuple » qui adhéra elle aussi au Parti à cette époque.

La fin des années 60 et le début des années 70 ont connu une intense activités des femmes qui commencent à participer aux séminaires et colloques internationaux et les délégations féminines internationales viennent les visiter. Il est normal que cette rencontre se reflète sur les revendications de la femme mauritanienne. Ainsi, la réclamation de la liberté et de la libération paraît peu à peu (6) et le sentiment d ‘esclavage et le désir d’émancipation atteignent leur sommet au milieu des années 70.

(…)A la fin des années 70, le Conseil Supérieur des Femmes était  présidé par Madame Aissata Kane plus  connue sous le nom de Madame Moctar Touré née 
Khadia Kane ( qui  fut membre de la commission nationale des femmes de Mauritanie Présidée par Madame Marième mint Hamdinou et membre du Conseil supérieur des Femmes présidé par Marièm Daddah avant de prendre sa 
relève fin 67).

Le 10 juillet 1978, le Comité militaire de redressement national dissout alors toutes les organisations des jeunes et des femmes dans son communiqué n°1. Le discours de la femme disparaît définitivement et sa disparition continue jusuqu’à la période de présidence de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya, qui annonça dans son disocurs du 5 amrs 1986, (devenu fête nationale de la femme) la demande de participation de la femme et l’affirmation de son rôle dans le développement.

Cette demande fut appuyée par la création d’un département nouveau pour les femme, au niveau du Secrétariat permanent du Comité militaire de salut national.

La première responsable de ce département fut Madame Vatimétou Mint Haroune Ould Cheikh Sidiya à laquelle succéda Madame Marième Mint Ahmed Aicha. Avec celle-ci, le département se transforma en Secrétariat executif chargé de la promotion féminine.
Avec l’avènement de la Démocratie, le Secrétariat executif deveint Secretériat d’Etat à la Condition Féminine et Madame Mint Ahmed Aicha fut la première titulaire du porte-feuille de la condition féminine.
Depuis la proclamation de l’indépendance du pays, huit femmes ont occupé des postes ministériels :

  1.  Touré Aissata KANE : Ministre de la protection de la famille et des affaires sociales (1970)
  2.  Khadijetou MINT AHMED : Ministre de  l’industrie et des mines (milieu des années 80)
  3.  Marième MINT AHMED AICHA : Secrétaire d’Etat à la Condition Féminine (Milieu des années 90)
  4.  Seniya MINT SIDI HAIBA : Secretaire d’Etat à la Condition Féminine (Milieu des année 90)
  5.  Aichetou MINT MHEIHEM : Secrétaire d’Etat à la Condition Féminine (année 90)
  6. Mintata MINT HEDDEID   : Secretaire d’Etat à la Condition Féminine (à nos jours)
  7. Khadijetou MINT BOUBOU : Secrétaire d’Etat à l’Etat civil (actuellement)
  8.  Diyé BA : Ministre de la santé et des affaires sociales 
  9. Fatimétou MINT MOHAMED SALECK : Secrétaire d’état aux nouvelles technologies (actuellement)

La nouvelle Constitution mauritanienne accorde à la femme le droit d’éligibilité et de vote et nous avons aujourd’hui des femmes maires et des femmes parlementaires”.
(Extrait de « Femme mauritanienne : dualité de l’harmonie et de la mésentente » de MINT MEILOUD, Hawa, SECF, 2001, p22-27)


Quelques données historiques :
a) Première délégation féminine à visiter notre pays :ll s’agit d’une délégation de Femmes Tunisiennes présidée par Madame 
Saida Sassi nièce du Président Habib Bourguiba ,Présidente des 
Femmes Tunisiennes. Cette délégation est arrivée à Nouakchott le 
19 Janvier 1962  et fut accueillie par une délégation Mauritanienne 
Présidée par Madame Mariem MINT HAMDINOU et comprenant Madame :
Mariem DADDAH Présidente d’honneur et Madame BA Bocar Alpha membre 
du bureau exécutif de l ‘Union Féminine ainsi que plusieurs hautes 
personnalités dont Messieurs Bakar OULD AHMEDOU Ambassadeur de la Mauritanie à Tunis et Didi OULD SOUEDI Journaliste et Responsable de la Jeunesse Mauritanienne. Le lendemain, cette délégation accompagnée d’une 
délégation Mauritanienne présidée par Madame Mariem MINT HAMDINOU 
quitte Nouakchott pour Atar où elle est accuellie par l’Union féminine d’Atar châpeautée par Madame SID’AHMED TAYA née Khaddaja MINT EMIR ..

b) Premières femmes à représenter notre pays à l’Etranger :

    • Madame Mariem MINT HAMDINOU à Dakar 
    • Madame BA Bocar Alpha en Tunisie et au Cameroun 
    • Madame Mariem Daddah à Paris .

c) Premières Femmes membres de délégations présidentielles :

  • Mariem MINT HAMDINOU et Mariem DADDAH accompagnant Le Président Moctar OULD DADDAH lors de l’inauguration de la la Miferma.
  • Mariem MINT HAMDINOU accompagnant le Président de la République du Mali Son excellence feu Modibou KEITA.
  • Madame Feita MINT HMEYADA accompagnant le Président Guinéen Monsieur Sékou TOURE.
  • Madame Lematt MINT KHYAR épouse du Ministre de l’intérieur Ahmed OULD MOHAMED SALEH accompagnant le Président Hamoni DIORI du Niger .

(Données communiquées par  Mr  OULD MOHAMED ABDELLAHI OULD NANA, Haibetna -Chef de services des archives nationales à la Présidence de la 
République -comme participation à l’enrichissement de ce site web. Qu’il en soit vivement remercié. )



Implicaction politique contemporaine:


Depuis 2005, les Mauritaniennes ont acquis un quota de 20% dans les candidatures à tous les niveaux.  Hélas! le poids des traditions découragent encore les femmes à se porter candidates et celà surtout du fait de la “cordialité traditionnelle” qui fait que la femme doit toujours céder le “politique” a son frère. Le “pouvoir” étant le propre des hommes et donc “masculinise” la femme!!

(commentaire de Maurifemme)




Renforcer la volonté politique :

Le scrutin présidentiel mauritanien de 2003 a été marqué par la candidature, pour la première fois, d’une femme. Cet événement reflète la volonté des Mauritaniennes de s’impliquer pleinement au plan politique depuis l’avènement de la démocratie. Un quota de 20 % de femmes dans les listes des candidats aux élections municipales et parlementaires a été fixé. A l’aide de mesures d’incitation financière, cette mesure a permis que 33 % de femmes soient élues dans les municipalités et respectivement 17,9 % et 17 %, au Sénat et à l’Assemblée nationale. La Mauritanie a fait preuve de détermination et de volonté politique afin d’éliminer les discriminations à l’égard des femmes et prendre les mesures nécessaires à l’application de la Convention pour l’élimination de toutes formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF).

(extrait de : Renforcer la volonté politique mauritanienne : http://genre.francophonie.org/spip.php?article360)


Liens dans ce sens :
http://www.le-renovateur.com/femme-mauritanienne-a-l%E2%80%99epreuve-liberation-joug-hommes