Excision

Excision :


“On peut déterminer le statut de l’excision dans l’Islam en interrogeant les sources de lois coraniques.

  • Le Coran : il n’ y a pas traces de telles pratiques dans le Coran qui ne les mentionne nulle part.
  • La “Sunna”, il existe des “hadiths” qui sont attribués au Prophète qui seraient relatifs à l’exicision. D’après un Hadith de Ahmad, rapporté par Bayhagi, le Prophète aurait dit “la circoncision est une “sunna” chez l’homme et un acte honorifique chez la femme”(Al kitaan sounnatun li-rijal wa makrumatun li nisa). Cependant, dans la chaîne des garants (al asnad, on retrouve Hajjaj Bi Anta qui est exclu des hommes de confiance parmi les rapporteurs de “hadiths” parce que n”étant pas jugé digne de confiance.(…) On remarque donc que les hadiths qui sont évoqués manquent tous de crédibilité. Or, dans la méthodologie juridique (Al usul), un tel texte (hadith khafif) ne peut être évoqué pour justifier un arrêt légal (Hukm sarii)”.

(“Les mutilations génitales féminines au regard d’un musulman”, KEBE, Abdoul Aziz, in LES MUTULATIONS GENITALES FEMININES,publications UNIFEM, juin-1997, p.24-28).


“(…) Selon le Dr Mantita Diagana, statistiquement chez les Soninkés et les Halpular l’excision touche 95% de la population féminine ; chez les wolofs elle n’existe pratiquement pas et pour les Maures elle est de l’ordre de 30%. Chez les maures, les régions qui ne la pratiquent pas sont l’Inchir, le Tiris, Dakhlet-Nouadhibou et une partie du Trarza. Tout le Maghreb et l’Afrique subsaharienne sont étrangers à cette coutume. Pourtant, cela concerne 80 millions de femmes, uniquement sur le continent africain”.(Excision, une tradition dangereuse”, ANCELLIN-SALECK, Karine in MAURITANIE-NOUVELLES, n°102, du 30/10/1994, p. 22)


Milieu soninké :

“Traditionnellement et symboliquement, le pendant de la circoncision des garçons pour les filles est l’ablation du clitoris. Bien evidemment, médicalement, physiquement et psychologiquement, les conséquences en sont bien différentes. Il n’est pas question ici d’entrer dans un débat sur le bien ou le mal, le tort des uns et la raison des autres qui vient périodiquement agiter la communauté soninké expatriée (chacun peut l’aborder en fonction de sa propre histoire et penser que sa raison finira par triompher et que ce triomphe sera accéléré par la manière, insistante mais non agressive, de poser le problème), mais de rappeler les faits. Pour préciser les choses, remarquons tout d’abord qu’il n’est jamais fait état d’infibulation. Cette pratique est courante dans d’autres régions de l’Afrique, principalement dans l’est du continent, beaucoup plus rare en Afrique occidentale, inexistante chez les Soninkés”.(“Parlons soninké”, GIRIER Christian, ed.L’harmattan, p.196- 1996).